D’après le webzine auféminin.com les gens photographient plus leur chien que leur conjoint. Selon l’éditeur Taschen la première photographie de chien connue date de 1839. C’est dire que le chien en image n’est pas une rareté et qu’il ne date pas d’hier.
D’autant plus que la gente canine n’est pas en reste dans la photographie d’art, que l’on songe au chien théâtralisé de William Wegman, au chien fétiche d’Elliott Erwitt ou encore au chien funny de Seth Casteel ; pour ne citer que les plus connus. La question peut donc légitimement se poser de l’intérêt de prendre encore un chien en photo afin d’en faire une œuvre.
Dans une optique conceptuelle ce questionnement devient moins pertinent. D’après la philosophie cynique (Ve siècle av. J.-C. – Ve siècle apr J.-C.) l’homme ne peut avoir meilleur modèle que le chien. Les images ici présentées tentent d’illustrer aujourd’hui ces propos diogéniens.
Les clichés sont issus de rencontres hasardeuses, la prise de vue se veut frontale, que le chien prenne la pose ou passe son chemin. La contrainte faisant série réside dans le fait qu’on ne voit ni maître ni laisse, l’animal devant paraître libre. A l’heure où enfin des textes de loi reconnaissent la sensibilité animale cela semblait aller de soi. Le choix du noir & blanc permet de mieux apprécier les postures, les expressions des sujets en rendant le décor plus anecdotique.
Cette série se décline en deux parties facilement identifiables, l’une où l’animal est à l’arrêt et l’autre où il est en mouvement. Ce choix ne fut pas dicté par une logique cartésienne de l’animal machine mais plutôt par l’art cygénétique de Xénophon (426-354 av. J.-C.) qui expose la différence bien connue des chasseurs entre chien d’arrêt et chien courant.
Après tout, les photographes ne sont-ils pas des chasseurs d’image ?
